Écrit par la Dre Jolanta Burke
Charlie et Jack débordaient d’excitation alors qu’ils trottaient joyeusement sur le chemin menant à la maison de Mamie. Le soleil brillait, les oiseaux chantaient, et c’était une journée parfaite pour une aventure.
La maison de Mamie était une petite maison douillette avec un jardin qui semblait s’étendre à l’infini. Ce jardin était rempli de merveilles, mais le trésor le plus précieux de Mamie était sa théière en porcelaine. Elle trônait fièrement au centre de son buffet, scintillant dans la lumière du soleil. Mamie avait toujours averti les garçons d’être prudents autour d’elle.
Mais ce jour-là, un désastre arriva. Bang, boum, crash ! Oups… Alors qu’ils jouaient à chat, Charlie et Jack renversèrent le buffet, faisant tomber l’étagère et, avec elle, la théière en porcelaine. Celle-ci se brisa en mille morceaux.
Charlie resta figé, le cœur serré, en fixant la théière brisée.
— Oh non, on l’a détruite ! s’écria-t-il, la voix remplie de frustration. Mamie va être tellement déçue. On est vraiment trop maladroits !
Jack, lui, restait étonnamment calme.
— Ce n’est pas grave, Charlie, dit-il. Elle était en porcelaine, si fragile qu’un souffle de vent aurait pu la casser. Ses yeux brillaient de détermination. On peut la réparer.
Charlie haussa les épaules, défait.
— La réparer ? Mais comment ? Elle est en miettes. Elle ne sera jamais comme avant.
Mais Jack n’était pas du genre à abandonner.
— On va la recoller, proposa-t-il avec espoir. Si on fait ça bien, elle tiendra pour toujours. Ce n’est qu’un petit contretemps.
À contrecœur, Charlie accepta d’essayer. Avec des mains précautionneuses et des cœurs déterminés, ils recollèrent la théière morceau par morceau. Elle n’était pas parfaite, mais elle était entière de nouveau.
Les jours passèrent, et Charlie n’arrivait pas à se débarrasser de ses doutes. Il craignait que la théière ne se casse à nouveau à tout moment. Mais Jack restait optimiste, rappelant à son frère que parfois, il fallait juste un peu de patience et de temps.
Après une journée sportive triomphante à l’école, Charlie et Jack étaient impatients de partager leurs victoires avec Mamie. Le torse bombé et le sourire jusqu’aux oreilles, ils retournèrent chez elle, leurs trophées brillants entre les mains.
Mamie les accueillit à bras ouverts et examina avec admiration leurs récompenses bien méritées.
— Vous avez fait un travail merveilleux, les félicita-t-elle, son sourire chaleureux reflétant sa fierté.
Puis, avec un regard malicieux, elle déclara :
— Fêtons ça !
Sur la table, une surprise les attendait : du chocolat chaud fumant, servi dans la théière qu’ils avaient réparée.
Charlie sentit son cœur se serrer en voyant la théière. Et si elle fuyait ? Et si tout le chocolat chaud coulait sur la nappe blanche de Mamie ?
Jack, cependant, attrapa sa tasse sans hésitation et but une gorgée, confiant.
Charlie regarda, incrédule, la théière tenir bon. Pas une goutte ne s’échappa.
Puis, à sa grande horreur, la théière commença à fuir. Il sentit ses joues chauffer de honte.
Il redoutait les reproches de Mamie, mais celle-ci éclata de rire, un rire chaleureux et contagieux.
Essuyant ses larmes de joie, elle leur tapota affectueusement la tête.
— Oh, mes petits malins, s’amusa Mamie. Ce n’est qu’une théière. Ce qui compte, c’est que vous avez fait de votre mieux.
À cet instant, Charlie comprit que l’amour et le rire de Mamie valaient bien plus que n’importe quelle théière cassée.
En savourant leur chocolat chaud ensemble, Charlie savait que, quoi qu’il arrive, Jack serait toujours là à ses côtés, prêt à relever les défis avec un sourire et une pincée d’optimisme.