Léo s’était réveillé avec un sentiment d’inquiétude. Ce jour-là, il y avait un grand test de maths, et il n’arrêtait pas d’y penser avec angoisse. Assis devant son bol de céréales, il fixait les grains sans appétit. Sa mère, qui l’observait, lui demanda :
« Tout va bien, Léo ? »
« Oui, ça va, » murmura-t-il, même s’il ne se sentait pas bien du tout. Il n’avait pas envie d’expliquer ce poids qui pesait sur sa poitrine.
À l’école, les choses ne s’améliorèrent pas. Léo sentait son stress monter lorsqu’il rendit ses devoirs, inquiet qu’ils ne soient pas assez bons. Pendant la récréation, il n’avait même pas réussi à profiter du moment avec ses amis : son esprit restait focalisé sur le test, et une sorte de bourdonnement d’angoisse occupait sa tête sans relâche.
Quand l’heure du test arriva, Léo remarqua que tout le monde autour de lui semblait également nerveux. Leur professeur, avant de distribuer les feuilles, s’arrêta et leur adressa un sourire rassurant :
« Je vois que vous êtes tous stressés, et c’est normal. Prenons un moment pour respirer ensemble. »
Léo suivit les instructions du professeur pour un exercice de respiration : inspirer par le nez, retenir un instant, puis expirer lentement par la bouche. Après quelques respirations, il sentit son cœur ralentir un peu et le nœud dans son ventre commencer à se relâcher.
« Vous avez tous travaillé dur et vous êtes prêts, » les encouragea le professeur.
Léo prit une grande inspiration supplémentaire. Peut-être qu’il pouvait y arriver, après tout.
En commençant son test, il essaya de se concentrer. L’exercice de respiration l’avait aidé un peu, mais ses mains tremblaient encore légèrement en attrapant son crayon. Il prit une autre inspiration profonde, comme le professeur leur avait montré, puis il se mit à répondre aux questions une par une. Au fur et à mesure, il s’aperçut qu’il savait plus de choses qu’il ne pensait. Le stress n’avait pas complètement disparu, mais il le ressentait différemment maintenant : comme une petite poussée qui l’encourageait à continuer.
Quand le test fut terminé, Léo ressentit un grand soulagement. Il ne savait pas s’il avait tout juste, mais il était fier d’avoir fait de son mieux. Le reste de l’après-midi se déroula plus sereinement, et Léo réussit même à profiter de son cours de sciences préféré, sans le bourdonnement constant d’inquiétude.
Après l’école, ses parents vinrent le chercher et remarquèrent tout de suite qu’il semblait plus serein. Sa mère lui demanda :
« Tu as l’air plus heureux que ce matin. Tu veux nous dire ce qui se passait ? »
Léo hésita, puis il décida de se confier :
« Je m’inquiétais pour le test de maths. J’avais peur de me tromper et que mes devoirs soient faux aussi. Je ne voulais pas vous en parler parce que je pensais que ça ne servirait à rien. »
Sa mère sourit et hocha la tête.
« Je ressentais souvent ça, à ton âge. J’étais probablement l’enfant la plus stressée de ma classe ! Mais tu sais quoi ? J’ai appris que le stress n’est pas toujours mauvais. C’est comme un signal qui indique que quelque chose d’important est en train de se passer. C’est ton corps qui se prépare à relever un défi : comme quand les gens doivent réagir rapidement à une situation dangereuse. Imagine devoir affronter un lion : tu aurais besoin de cette énergie supplémentaire pour fuir ou te défendre. »
Les yeux de Léo s’écarquillèrent.
« Alors, c’est comme un super-pouvoir ? »
« Exactement ! » répondit sa mère en riant. « Le stress peut devenir ton super-pouvoir, si tu apprends à le gérer. Par exemple, les athlètes utilisent le stress pour rester concentrés pendant les compétitions. Et sais-tu qu’un peu de stress peut même t’aider à mieux réussir un test ? Il te rend plus alerte et prêt à résoudre les problèmes. »
Léo réfléchit à son test.
« C’est vrai que je me sentais un peu plus alerte après l’exercice de respiration. Mais comment faire pour que ça ne soit pas trop difficile à gérer ? »
Sa mère lui expliqua :
« Eh bien, tu as déjà commencé en utilisant l’exercice de respiration. Voici quelques autres astuces : essaie de voir les choses différemment, par exemple, transforme “J’ai peur de ce test” en “C’est ma chance de montrer ce que je sais.” Faire des petites pauses quand tu travailles sur quelque chose de difficile peut aussi aider. Tu peux aussi essayer d’utiliser une balle anti-stress quand tu es nerveux ou imaginer un endroit calme, comme être allongé sur la plage. »
Elle ajouta :
« Et surtout, n’oublie pas que tu peux toujours parler de ce que tu ressens. Parfois, juste partager tes inquiétudes peut faire une grande différence. Comme aujourd’hui : si tu m’avais parlé de ce qui te tracassait, on aurait pu en discuter et tu te serais peut-être senti mieux plus tôt. »
Léo hocha lentement la tête. C’était comme si une porte s’était ouverte dans son esprit. Le stress n’était pas une chose terrible, mais quelque chose qu’il pouvait comprendre, gérer et même utiliser à son avantage.
Dans les jours qui suivirent, Léo fit plus attention à ses émotions quand le stress apparaissait. Il remarquait qu’il n’avait pas complètement disparu : il revenait quand il avait un devoir difficile ou quand il devait parler devant la classe. Mais maintenant, au lieu de se sentir dépassé, Léo se souvenait de ce que sa mère lui avait appris et essayait de mettre en pratique les nouvelles stratégies.
Un jour, à l’entraînement de natation, il fut confronté à un nouvel exercice compliqué. Frustré, il prit une pause pour s’étirer et se vider l’esprit. Quand il retourna dans la piscine, il se sentit concentré et prêt à essayer à nouveau. Même après une petite dispute avec son meilleur ami Sam, Léo sentit le stress monter. Il prit quelques respirations profondes pour se calmer, puis il discuta avec Sam pour clarifier le malentendu sans rancune.
Ce soir-là, à table avec ses parents, Léo déclara avec un sourire :
« Vous savez, je crois que le stress peut vraiment être un super-pouvoir. » Ses parents échangèrent un regard fier. Il avait appris une leçon précieuse : le stress fait partie de la vie, mais il ne doit pas nous contrôler. En réalité, il peut aider à devenir plus fort, plus intelligent et à être prêt à relever tous les défis.
Alors qu’il se préparait à aller se coucher, il savait que le lendemain apporterait peut-être de nouvelles difficultés, mais il se sentait prêt à les affronter. Après tout, il avait désormais un pouvoir secret : celui de transformer le stress en quelque chose de positif.
Et sur cette pensée réconfortante, Léo s’endormit paisiblement.