Écrit par la Dre Jolanta Burke
Mathilde était une petite fille vive et pétillante qui vivait dans un charmant village en Irlande. Malgré un grand défi—elle était née sans jambes—Mathilde se réveillait chaque matin avec un grand sourire, prête à affronter tout ce qui se présenterait. Tout le village l’adorait. Son rire, semblable à une mélodie, mettait tout le monde de bonne humeur, et son énergie était si contagieuse que discuter avec elle illuminait la journée de chacun.
Mathilde trouvait son bonheur dans les petites choses : écouter le bruissement des feuilles dans le vent, regarder la rivière couler, sentir le soleil réchauffer son visage. Elle aimait aussi observer les insectes (elle connaissait tous leurs noms !) et écouter les oiseaux chanter.
Malgré sa joie de vivre, une petite tristesse l’accompagnait parfois. Même si les gens autour d’elle étaient adorables, elle ne se sentait jamais vraiment à sa place. Elle se sentait différente. Il y avait tant d’activités qu’elle ne pouvait pas faire : courir dans la forêt, faire du vélo ou sauter sur un trampoline. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était regarder ses frères, sœurs et les autres enfants du village s’amuser, assise sur le côté.
Un matin pluvieux, Mathilde s’installa confortablement près de la fenêtre. Elle entendait les voix de ses frères et sœurs dans une autre pièce tout en observant les gouttes de pluie glisser sur le verre. Elle tendit la main et traça des formes dans la buée. Soudain, un coup frappé à la porte la fit sursauter. Sa maman se précipita pour ouvrir, et Mathilde étira son cou pour voir qui c’était. Un homme tenant un parapluie se tenait là pour se protéger de la pluie.
« Bonjour, » dit l’homme avec un sourire chaleureux. « Je m’appelle Franck et je viens de l’association Variety, une organisation pour les enfants. J’ai une surprise pour toi. »
Les yeux de Mathilde s’illuminèrent. Sa maman lui avait déjà parlé de Variety, mais elle ne s’attendait pas à une visite.
« Une surprise pour moi ? » demanda-t-elle, excitée.
Franck hocha la tête, son sourire s’élargissant. « Oui ! Nous avons entendu parler de toi et nous voulions faire quelque chose de spécial. »
Le cœur de Mathilde battait la chamade. “Quelle surprise ? Un jouet génial ? Une aventure amusante ? Ou peut-être… un nouveau fauteuil roulant rouge, celui dont je rêve depuis toujours ?”
« Est-ce que c’est un nouveau fauteuil roulant ? » s’exclama Mathilde en regardant sa maman, puis Franck. « Un fauteuil roulant rouge, comme celui dont j’ai toujours rêvé ? »
Sa famille éclata de rire.
« Peut-être, » répondit Franck en lui faisant un clin d’œil. « Alors, c’est vrai que tu aimes le rouge ? »
« Oui, » répondit Mathilde, rayonnante. « Le rouge carmin, c’est ma couleur préférée ! »
« Ton souhait est un ordre, » plaisanta Franck en s’inclinant théâtralement.
Les jours passèrent, et l’excitation de Mathilde grandissait.
Elle imaginait toutes les aventures qu’elle vivrait avec son nouveau fauteuil roulant rouge carmin.
Les jours passèrent, et l’excitation de Mathilde grandissait.
Elle imaginait toutes les aventures qu’elle vivrait avec son nouveau fauteuil roulant rouge carmin.
Un jour, l’équipe de Variety arriva avec ses outils.
Ils installèrent un atelier sous une tonnelle dans le jardin et se mirent au travail.
« Prête pour ta surprise spéciale, Mathilde ? » demanda l’un d’eux en souriant.
Les yeux de Mathilde brillaient d’impatience.
« Oui, j’ai hâte ! Merci beaucoup pour tout ce que vous faites pour moi. »
Les ouvriers prirent des mesures, dessinèrent dans leurs carnets et firent beaucoup de bruit avec des outils que Mathilde n’avait jamais vus.
Les voisins venaient les uns après les autres.
Maggie apporta des rubans colorés pour décorer le fauteuil.
Louise offrit des autocollants représentant des insectes.
Sophie donna une sonnette ornée d’une jolie marguerite.
Mais soudain, une tempête éclata. La pluie s’abattit, inondant l’atelier et trempant les pièces du fauteuil roulant.
Mathilde se sentit désespérée.
« Que va-t-on faire ? » demanda-t-elle, la voix tremblante.
« Ne t’inquiète pas, Mathilde. On trouvera une solution, » dit Franck avec détermination.
Et ils ne renoncèrent pas.
Les voisins donnèrent tout ce qu’ils pouvaient, et bientôt, le fauteuil roulant fut prêt.
Quand ils dévoilèrent le résultat, Mathilde resta bouche bée.
Ce n’était pas un fauteuil roulant rouge… mais un tricycle rouge !
« Un tricycle pour moi ? » s’écria Mathilde, émerveillée.
Frank expliqua qu’ils avaient conçu un vélo spécial rien que pour elle, un vélo adapté à ses besoins.
Le tricycle rouge brillait sous le soleil comme un précieux rubis, orné des rubans, autocollants et de la sonnette.
Mathilde voyait plus qu’un simple vélo : elle voyait un symbole de liberté et d’infinies possibilités.
Avec des mains tremblantes mais un cœur rempli de joie, Mathilde monta sur son tricycle.
Alors qu’elle pédalait, ses frères et sœurs et les voisins l’acclamèrent.
« Regardez-moi, je fais du vélo ! » cria Mathilde, son sourire illuminant toute la rue.
Ce jour-là, le village entier se souvint que lorsque les gens unissent leurs forces, des miracles peuvent arriver. Pour Mathilde, c’était le plus beau jour de sa vie.