La voix intérieure bienveillante : enseigner l’autocompassion aux préadolescents

Les préadolescents et les adolescents sont souvent confrontés à une voix critique intérieure qui peut sembler plus forte que n’importe quelle autre. Qu’il s’agisse d’échouer à un contrôle difficile, de se sentir exclu par des amis ou de se comparer aux autres sur les réseaux sociaux, le doute de soi peut facilement s’installer. Mais si on leur apprenait à remplacer cette voix sévère par une voix bienveillante et compréhensive ?

Qu’est-ce que l’autocompassion ?

L’autocompassion, un concept popularisé par la Dre Kristin Neff, consiste à se traiter avec la même gentillesse et le même soin que l’on offrirait à un ami. Pour les préadolescents, cela signifie reconnaître que les erreurs font partie de l’apprentissage, qu’ils ne sont pas seuls à ressentir de l’insécurité et qu’il est normal de s’accorder amour et compréhension.

La Dr Neff explique que l’autocompassion repose sur trois éléments clés : la bienveillance envers soi (faire preuve de chaleur et de compréhension envers soi-même), l’humanité partagée (reconnaître que tout le monde rencontre des difficultés) et la pleine conscience (maintenir une conscience équilibrée de ses émotions). Ces principes offrent une base solide pour aider les préadolescents à gérer leur critique intérieure et à développer un dialogue interne plus bienveillant.

Pourquoi l’autocompassion est-elle importante ?

Les préadolescents sont dans une phase de développement émotionnel et social rapide. À mesure qu’ils prennent conscience de la façon dont ils sont perçus par les autres, leur dialogue intérieur peut devenir de plus en plus critique. L’autocompassion agit comme un rempart contre le doute de soi et le perfectionnisme, en favorisant le bien-être émotionnel. Les enfants qui apprennent à être plus gentils avec eux-mêmes font souvent face aux défis avec plus de courage et développent des relations plus saines avec les autres.

Pratiques simples pour développer l’autocompassion

Le test de l’ami : lorsque les préadolescents doutent d’eux, encouragez-les à se demander : « Que dirais-je à mon meilleur ami s’il était dans cette situation ? » Ce changement de perspective favorise une réponse plus bienveillante.

Pauses d’autocompassion : apprenez-leur à faire une pause et à reconnaître qu’ils se sentent dépassés. Dire quelque chose comme « C’est difficile, et c’est normal de se sentir comme ça » peut normaliser leurs difficultés.

Le journal intime : encouragez-les à écrire sur un défi rencontré dans la journée et à conclure par un message bienveillant ou encourageant qu’ils pourraient s’adresser.

Visualisation positive : guidez-les en imaginant leur futur moi comme quelqu’un de fort, de gentil et de compétent. Cette pratique permet de remplacer le doute par la confiance en soi.

Un monde de gentillesse commence à l’intérieur

Enseigner l’autocompassion ne consiste pas seulement à aider les préadolescents à surmonter leurs doutes, mais aussi à leur montrer qu’ils méritent de la gentillesse, en particulier de la part d’eux-mêmes. Lorsque les enfants apprennent à s’accepter tels qu’ils sont, avec leurs défauts, ils conservent cet état d’esprit à l’âge adulte, créant ainsi un monde plus empathique pour eux-mêmes et pour ceux qui les entourent.

Références :

Neff, K. D. (2011). Self-compassion: The proven power of being kind to yourself. HarperCollins.